Ces confessions différentes ne les ont pas empêchées
de s'unir pour la vie le 13 février 1897.
Cérémonie civile à la mairie de Paris, 10ème arrondissement
Quant à la cérémonie religieuse, nous ne
pouvons rien affirmer. Le bouche à oreilles n 'étant
pas parvenu aux nôtres.
Mais le repas qui a suivi a du se faire dans la bonne humeur,
au restaurant Vianey,
quai de la Rapée dans le 12ème
arrondissement car Amélie que nous connaissons pour son
tempérament dynamique et ses propos étonnants, a
dû brancher son monde sur un chemin volcanique.
N'oublions pas les fibres musicales de Venceslas qui ont laissé
dans la mémoire de son épouse le souvenir de tourbillons
aux rythmes vifs et rapides, de ces valses qui lui rappelaient
sans nul doute les parquets de Vienne.
Amélie s'est longtemps souvenue des salons Vianey, de cette
journée somptueuse dont le banquet réussi dans un
salon chaleureux, avec des convives en extase devant ce couple
prestigieux . Cette musique, tantôt langoureuse, reflétant
l'amour, tantôt exultant vers le bonheur, parfois débordante
d'entrain où chacun, par sa voix, exprimait des accords
entraînants. Amélie aimait revenir sur ces moments
délicieux qui l'avaient beaucoup marqués.
Et suite à une réflexion de cinq années,
un enfant est né Henri .
L'événement qui a permis la continuité
..
Et le temps a passé, laissant les années s'écouler
où, comme tout ménage,
se mesurait avec des joies et des peines.
Le couple se divertissait chacun à sa manière. Amélie,
toujours partante
, entraînant le petit Henri chez
les Dubarry, déménageurs et garde meubles
dans le 10ème, où se rencontrait
toute la famille Jussy. Sa personnalité, son tempérament
enflammé, apportaient à l'assistance l'impulsion
joyeuse. Pendant ce temps Henri jouait avec ses cousins et particulièrement
avec Lucile, parmi les meubles entassés sur différents
niveaux. Les escalades, les courses poursuites, les chats perchés,
les caches-caches, permettaient aux parents de converser joyeusement
devant des " pots " de toutes sortes.
Pendant ce temps, Venceslas, le Slave discret peu enclin a suivre
Sa bouillante " marmite ", partait vers la Seine taquiner
le goujon.....Là assis sur son petit banc il devait rêver,
imaginer, loin des tumultes de sa maison, (
64 rue de Saintonge ) de son travail de gainier ( petite affaire
qu'il avait prise conjointement avec un nommé Edlinger).
Il partait par tous les temps, la pêche était une
passion, un dérivatif
Malheureusement, cette évasion lui a coûté
la vie L 'humidité, le vent, la pluie, le froid ont été
des éléments qui ont déterminé un
diagnostic irréversible. La pleurésie était
engagée, les traitements n étaient pas ce qu fils
sont actuellement et, bon gré mal gré il a fallu
se rendre à l'évidence
. ! Quitter Paris pour
aller habiter Charentenay
dans Yonne, où l'air était ou supposé
plus adapté à son cas. Et c'est ainsi qu'ils vécurent
dans ce village jusqu 'à leur décès, Venceslas
en 1922, Amélie en 1953, qui mourut d'une endocardite.
L' existence d'Amélie s'est déroulée au rythme
des " cigales " dans ce petit village très rural,
tranquille, de près de 300 habitants, s'occupant de son
petit jardin, gardant des enfants de l'assistance pour combler
les petits déficits, allant et venant chez les uns et les
autres pour copiner, histoire de passer le temps, de se reposer
quelques instants en apprenant ce qui c'était passé
chez le voisin et la voisine.